Une nouvelle arme contre la vitesse autour du Havre
Les automobilistes n’ont qu’à bien se tenir: la gendarmerie nationale du
Havre dispose d’un nouveau radar automatique embarqué.
Le premier radar automatique est en service dans l’arrondissement du Havre.
Il est mobile, dissimulé dans le coffre d’une voiture banalisée de la
brigade motorisée havraise.
C’est une Ford Focus break. Elle est gris métallisé. Rien ne la distingue
d’une voiture classique, si ce n’est sa plaque minéralogique de la
gendarmerie nationale. Une immatriculation qui pourrait d’ailleurs devenir
civile prochainement. Ce véhicule dissimule le tout premier radar
automatique de l’arrondissement du Havre.
Les gendarmes de la brigade motorisée l’utilisent depuis le début du mois.
Leur circonscription part de l’agglomération havraise. Elle s’étend jusqu’à
Veules-les-Roses et Saint-Valery-en-Caux au nord, Caudebec-en-Caux et
La-Mailleraye-sur-Seine à l’est. En passant par Doudeville et
Fontaire-le-Dun.
Faible tolérance
Il s’agit d’un outil redoutable, quasi imparable: «Tout est automatique.
Nous devons juste paramétrer à quel endroit se déroule le contrôle et
quelle y est la vitesse maximale autorisée», explique l’adjudant-chef Alain
Guéry, patron de la BMO du Havre. «Une tolérance minime est accordée par le
système. En agglomération, les gens sont pris à partir de 56 km/h. La
vitesse officiellement retenue est alors de 51 km/h.» Un «cadeau» en vertu
de la marge d’erreur concédée au compteur de l’automobiliste, du motard ou
du camionneur.
«Le radar, couplé à un appareil photo numérique, peut flasher dans les deux
sens, tantôt l’avant, tantôt l’arrière, en approche ou en éloignement»,
précise un motard de l’unité. Quoique le flash n’est plus systématiquement
employé. «En journée, il ne fonctionne pas. Les contrevenants sont
photographiés à leur insu. Ils reçoivent quelques jours plus tard la
contravention à leur domicile », poursuit le chef d’unité.
Informatisé
La procédure est extrêmement simple: une fois le contrôle achevé, la Ford
Focus rejoint la BMO du Havre. Les gendarmes extraient une disquette qui
contient toutes les photos et informations liées aux infractions. «Nous ne
pouvons intervenir dessus», assure l’adjudant Guéry:
«Nous la glissons dans un autre ordinateur. Les données sont alors
transmises par ADSL au central de Rennes. Nous ne pouvons communiquer avec
Rennes que par fax. Si nous voulons mentionner un incident, nous devons
leur
envoyer une télécopie.» Le but, éviter toute pression, tout passe-droit.
Pourtant, ce n’est pas la mansuétude qui faisait déjà la renommée des
forces
de l’ordre. «C’est pourquoi nous nous efforçons vraiment d’utiliser cet
outil à bon escient, en nous plaçant à des endroits dangereux», conclut
Alain Guéry. Un discernement qui a cependant débouché sur près de trois
cents clichés depuis le début du mois. Deux fois plus que les contrôles
opérés mensuellement par les autres procédés