Comme vous le savez, des tas de lois sont passées et des technologies sont en cours d’élaboration pour mieux contrôleur la propriété intellectuelle.
Un extrait de la news sur LinuxFR:
Les batailles autour de l'immatériel sont multiples : révolution du numérique, volonté de tirer tous les profits de la « propriété intellectuelle » (DRM, augmentation de la durée des droits, reprivatisation du domaine public, utilisation de la technique pour limiter la copie privée/fair use, brevets logiciels, brevets sur les médicaments, traité dit des « casters », etc), bataille autour des formats, pratiques anti-concurrentielles sur l'interopérabilité, etc. Entre les FAI qui veulent plein de clients et vendre de la bande passante, les producteurs de vidéo et de musique qui veulent pressurer le client sans s'adapter, et puiser dans le domaine public mais jamais rien y faire entrer, les producteurs de matériel qui veulent vendre des graveurs et des baladeurs, les consommateurs qui veulent tirer le meilleur de la technologie sans se préoccuper du reste, les gens qui se ruent sur les bons coups médiatico-commerciaux genre kazaa et skype, les politiques qui après le 11/9 veulent fliquer un maximum les internautes, les sociétés de gestion des droits des artistes aux comptes opaques qui ramassent la redevance pour compensation de la copie privée...
Suite à ça, certaines personnes se sont mis en tête d’écrire quelques textes caricaturaux mais ô combien inquiêtants: Et si ça se passait vraiment comme ça, dans le futur?
Je vous propose donc plusieurs textes dans des blocs de citation pour les rendre plus digestes. Vous êtes pas obligés de lire ça totu d’un coup, mais j’aimerais bien avoir vos retours sur tout ça quand même, merci
Cher moi,Je ne sais pas si lire cette lettre est illégale. Je pense qu’il est juste de te prévenir ; tu ferais peut être mieux de la détruire.
L’écriture n’a pas été très facile. Word.NET n’est plus ce qu’il était. Même Microsoft.NET ne peux plus se permettre de tout breveter ; alors que je peux encore faire « Trouver », il n’y a plus « Remplacer ». Une des bonnes choses dans le fait d’avoir un seul système d’exploitation légal c’est qu’il est vraiment très stable. Je suis content qu’ils ne mettent jamais Windows.NET à jour ; tout le monde peut vivre avec trois ou quatre plantages dans la journée et le loyer que je paye pour l’utiliser à la journée me coûte moins cher que mon appartement.
J’essaye de me rappeler comment c’était quand j’étais jeune, mais c’est difficile ; le monde a tant changé. L’autre jour j’ai trouvé un livre-papier qui parlait de la montée et de la chute de quelque chose appelé « l’Internet ». Ca a commencé quand des gens ont créé des liens entre des ordinateurs pour pouvoir accéder et lire des documents gratuitement sur d’autres ordinateurs. Après que ce fut devenu populaire, des entreprises ont commencé à créer des machines avec beaucoup de liens pour que tout le monde puisse trouver des choses intéressantes. Mais quelqu’un a mis un lien sur quelque chose d’illégal puis il a été condamné et sa machine a été arrêtée. Cela s’est produit plusieurs fois et les gens ont commencé à ne plus faire de liens. Les entreprises exploitant des moteurs de recherche ont été les premières à fermer et sans elles vous ne pouviez plus rien trouver. Peu après plus personne ne fit de liens à cause des risques légaux encourus. Mais cela a diminué le terrorisme. De toutes façons je ne suis pas certain que cela aurait pu marcher. Tout ce j’écris sur mon ordinateur ou toute la musique que je créé est stocké par Word.NET et Music.NET dans un format encrypté pour protéger ma vie privée. À part moi, Microsoft.NET et la Société Nationale, personne ne peut ni lire ni écouter mes documents dans le cas improbable où ils pourraient y accéder.
Je ne devrais pas le révéler mais il m’arrive d’aller dans certains endroits interdits et de parler à des agitateurs. Je sais que c’est mal mais leurs points de vus anormaux exercent une fascination morbide sur moi. Par exemple, j’ai parlé à quelqu’un qui prétendait être un historien du passé. Elle a admit sans hésiter être impliquée dans cette activité illégale. L’histoire, m’a-t-elle dit, te donne le contexte. Tu peux comparer aujourd’hui à hier ; te poser des questions comme « les gens sont-ils mieux », explorer différentes organisations économiques, comparer l’histoires des entreprises ou les droits des citoyens. (Je pense qu’elle voulait parler des employés.)
Mais ce qui la préoccupait le plus était que les générations futures ne sauront rien de nous ; tous nos enregistrements et nos œuvres d’art sont stockés sous forme numérique, la plus grande partie va simplement disparaître quand plus personne ne les louera - rappelle toi la tristesse générale quand la dernière copie de Sergent Pepper a été accidentellement effacée. Et de toutes façons les données qui survivront seront encryptées dans un format propriétaire ; même s’il y avait des historiens, ils n’auraient pas le droit de chercher à retrouver le format d’encodage. Il me semble me rappeler que les gens avaient des copies de la musique et des films sur un support physique, mais je ne sais pas comment c’était possible, c’est obsolète depuis que nous pouvons louer n’importe quoi à partir du réseau cellulaire. Je ne pense pas qu’il soit très important que ceux qui viendront après nous puissent lire nos romans, écouter notre musique ou voir nos films ; toutes ces choses sont temporelles par définition, si personne ne les loue, elles ne valent pas la peine de les garder.
Le plus triste des agitateurs que j’ai rencontré se prétendait programmeur. Il disait qu’il était en train d’écrire un logiciel en utilisant Basic.NET. Il devait être fou. Même si son programme marchait, il n’aurait pas été autorisé à l’exécuter. Comment une seule personne pourrait-elle vérifier seule si elle n’enfreint pas un brevet ? Et même s’elle ne viole aucun brevet, elle ne pourrait vendre ce logiciel sans acheter une licence de compatibilité à Microsoft.NET… et qui peut se le permettre ? Il m’a dit qu’il voulait donner son programme, alors qu’il savait très bien que c’est illégal à cause de la loi WUCITA. Encore une preuve de sa folie.
Ces agitateurs ne semblent pas comprendre que quelques restrictions sont nécessaires pour le bien de l’innovation. Beaucoup de progrès ont été fait. Nous n’avons pas de SPAM puisque la plupart des gens ne peut se payer une licence pour l’e-mail à cause du coût astronomique des droits sur les brevets. Nos ordinateurs ont tous le même système d’exploitation, la même interface et les mêmes applications, cela permet à tout le monde de savoir comment les utiliser, et bien qu’ils plantent et qu’ils ne fonctionnent pas très bien, nous connaissons tous les limitations et nous savons vivre avec. Il n’y a plus aucun piratage de propriété intellectuelle puisque que nous louons tout ce que nous voulons et que nous n’avons aucun moyen de le stocker.
Ce sont les USA bien sûr qui ont montré la voie au reste du monde. D’abord le Digital Millennium Copyright Act, puis de plus en plus de brevets sur les logiciels. Les Japonais ont suivit. Les européens ont été un problème bien sûr, avec leurs tendances anti-compétitives et presque communistes. Heureusement, le bon sens a gagné, soutenu par le bon vieux dollar ; ils ont accepté à la fois les brevets sur les logiciels et une redéfinition du copyright pour plaire aux entreprises mondiales. Une fois que les USA, le Japon et l’Europe ont eu des lois équivalentes sur la propriété intellectuelle pour protéger nos entreprises et notre mode de vie, tous les autres ont dû s’aligner, sinon ils n’auraient pu commercer. Le résultat a été que n’importe quel algorithme ou logiciel, que chaque morceau de musique, et que chaque œuvre cinématographique (après que tous les films et toute la musique aient été passés sous forme numérique et soient devenus une forme de logiciel) ont été brevetés. Plus de variations autours de Bethoven (à moins d’avoir l’autorisation sur les brevets). Plus de participation d’amateurs dans les films ou la musique pour ne pas risquer de baisser le niveau. Plus de défis à créer de nouvelles entreprises ou de nouveaux modes de vente.
Je suis fou d’avoir écris ça, je le sais. Mais je suis si heureux dans ce monde et je me rappelle combien j’étais malheureux avant. Je voulais juste dire que tout va bien et que le monde devient réellement meilleur.
Sincèrement.
Mark.
Pour Dan Halbert, la route vers Tycho commença à l'université -- quand Lissa Lenz lui demanda de lui prêter son ordinateur. Le sien était en panne, et à moins qu'elle puisse en emprunter un autre, elle échouerait son projet de mi-session. Il n'y avait personne d'autre à qui elle osait demander, à part Dan.Ceci posa un dilemme à Dan. Il se devait de l’aider – mais s’il lui prêtait son ordinateur, elle pourrait lire ses livres. À part le fait que vous pouviez aller en prison pour plusieurs années pour avoir laissé quelqu’un lire vos livres, l’idée même le choqua au départ. Comme à tout le monde, on lui avait enseigné dès l’école primaire que partager des livres était malicieux et immoral – une chose que seuls les pirates font.
Et il était improbable que la SPA – la Software Protection Authority – manquerait de le pincer. Dans ses cours sur les logiciels, Dan avait appris que chaque livre avait un moniteur de copyright qui rapportait quand et où il était lu, et par qui, à la Centrale des licences. (Elle utilisait ces informations pour attraper les lecteurs pirates, mais aussi pour vendre des renseignements personnels à des détaillants.) La prochaine fois que son ordinateur serait en réseau, la Centrale des licences se rendrait compte. Dan, comme propriétaire d’ordinateur, subirait les punitions les plus sévères – pour ne pas avoir tout tenté pour éviter le crime.
Bien sûr, Lissa n’avait pas nécessairement l’intention de lire ses livres. Elle pourrait ne vouloir l’ordinateur que pour écrire son projet. Mais Dan savait qu’elle venait d’une famille de classe moyenne et qu’elle arrivait difficilement à payer ses frais de scolarité, sans compter ses frais de lecture. Lire les livres de Dan pourrait être sa seule façon d’obtenir son diplôme. Il comprenait cette situation; lui-même avait eu à emprunter pour payer pour tous les articles scientifiques qu’il avait eu à lire. (10% de ces frais allaient aux chercheurs qui écrivaient ces articles; puisque Dan visait une carrière académique, il pouvait espérer que si ses propres articles scientiques étaient souvent lus, il gagnerait un revenu suffisant pour rembourser sa dette.)
Par la suite, Dan apprendrait qu’il y eut un temps où n’importe qui pouvait aller à la bibliothèque et lire des articles de journaux, et même des livres, sans avoir à payer. Il y avait des universitaires indépendants qui lisaient des milliers de pages sans subventions des bibliothèques gouvernementales. Mais dans les années 1990, les éditeurs aussi bien commerciaux qu’à but non lucratif avaient commencé à facturer l’accès. En 2047, les bibliothèques offrant un accès public gratuit à la littérature scientifique n’étaient qu’un pâle souvenir.
Il y avait des façons, bien sûr, de contourner la SPA et la Centrale des licences. Elles étaient elles-mêmes illégales. Dan avait eu un compagnon de classe dans son cours sur les logiciels, Frank Martucci, qui avait obtenu un outil illégal de déboguage, et l’avait utilisé pour outrepasser le code du moniteur de copyright quand il lisait des livres. Mais il en avait parlé à trop d’amis, et l’un d’eux l’a dénoncé auprès de la SPA pour une récompense (des étudiants criblés de dettes pouvaient facilement être tentés par la trahison). En 2047, Frank était en prison, non pas pour lecture pirate, mais pour possession d’un débogueur.
Dan apprendrait plus tard qu’il y eut un temps où n’importe qui pouvait posséder des outils de déboguage. Il y avait même des outils de déboguage disponibles gratuitement sur des CD ou qu’on pouvait télécharger du Net. Mais des usagers ordinaires commencèrent à s’en servir pour outrepasser les moniteurs de copyright, et finalement un juge a décidé que c’était devenu leur principale utilisation en pratique. Ceci voulait dire qu’ils étaient illégaux; les développeurs de ces débogueurs furent envoyés en prison.
Les programmeurs avaient encore besoin d’outils pour déboguer, bien sûr, mais les vendeurs de débogueurs en 2047 ne distribuaient que des copies numérotées, et seulement à des programmeurs officiellement licenciés et soumis. Le débogueur que Dan utilisait dans son cours sur les logiciels était gardé derrière un garde-barrière spécial afin qu’il ne puisse servir que pour les exercices du cours.
Il était aussi possible de contourner les moniteurs de copyright en installant un noyau système modifié. Dan apprendrait finalement l’existence de noyaux libres, et même de systèmes d’exploitation entièrement libres, qui avaient existé au tournant du siècle. Mais non seulement étaient-ils illégaux, comme les débogueurs, mais vous ne pouviez en installer un, si vous en aviez un, sans connaître le mot de passe de l’usager superviseur de votre ordinateur. Or, ni le FBI ni l’Aide technique Microsoft ne vous le révèlerait.
Dan conclut qu’il ne pouvait simplement prêter son ordinateur à Lissa. Mais il ne pouvait refuser de l’aider, car il l’aimait. Chaque chance de lui parler le remplissait d’aise. Et le fait qu’elle l’avait choisi pour demander de l’aide pouvait signifier qu’elle l’aimait aussi.
Dan résolut le dilemme en faisant une chose encore plus impensable – il lui prêta l’ordinateur, et lui dit son mot de passe. Ainsi, si Lissa lisait ses livres, la Centrale des licences penserait que c’était lui qui les lisait. C’était quand même un crime, mais la SPA ne s’en rendrait pas compte automatiquement. Ils ne s’en rendraient compte que si Lissa le dénonçait.
Bien sûr, si l’école devait un jour apprendre qu’il avait donné son propre mot de passe à Lissa, ce serait la fin de leurs études, peu importe ce à quoi le mot de passe aurait servi. La politique de l’école était que toute interférence avec ses mécanismes de surveillance de l’utilisation des ordinateurs par les étudiants était punissable. Il n’importait pas qu’aucun mal n’ait été fait – l’offense était de se rendre difficile à surveiller par les administrateurs. Ils supposaient que ça signifiait que vous faisiez quelque chose d’autre qui était interdit, et ils n’avaient pas besoin de savoir de quoi il s’agissait.
Les étudiants n’étaient habituellement pas expulsés pour cela – pas directement. Ils étaient plutôt bannis des systèmes informatiques de l’école, et échouaient inévitablement leurs cours.
Plus tard, Dan apprendrait que ce genre de politique n’a commencé dans les universités que dans les années 1980, quand des étudiants commencèrent à être nombreux à utiliser des ordinateurs. Avant, les universités avaient une approche différente au sujet de la discipline auprès des étudiants; elles punissaient des activités qui causaient du tort, et non pas simplement celles qui soulevaient des doutes.
Lissa ne dénonça pas Dan à la SPA. La décision de Dan de l’aider mena à leur mariage, et les amena aussi à remettre en question ce qu’on leur avait enseigné durant leur enfance au sujet du piratage. Le couple se mit à lire sur l’histoire du copyright, sur l’Union soviétique et ses restrictions sur la copie, et même sur la Constitution originale des États-Unis. Ils déménagèrent à Luna, où ils trouvèrent d’autres gens qui comme eux avaient pris leurs distances par rapport au bras long de la SPA. Quand la révolte de Tycho commença en 2062, le droit universel de lire devint bientôt un de ses buts principaux.
From : GeorgeO@XXX To : Richard@XXX Date : 2010-12-21 19:84 Subject : Le Droit d'EcouterSalut !
En cette période de Noël de la dixième année de ce troisième millénaire, il faut je te raconte mon aventure de ce matin :
Je suis allé acheter le dernier album des “2k bugs”. La très bonne critique du site et l’extrait périssable gracieusement offert m’ont finalement décidé à l’acheter.
J’avais téléchargé l’identifiant unique de l’album dans la mémoire de mon portefeuille, le vendeur me l’a donc vite trouvé.
Toujours le côté pratique de la technologie, et c’est à peu près tout ce qui a marché aujourd’hui !J’avais tout de même sauvegardé une copie de la pochette en mémoire au cas ça ne marchait pas… comme la dernière fois.
Ensuite, je suis passé à la caisse pour prendre un bon stock de recharges d’autorisations pour Noël en famille :
j’en ai pris pour les films, la musique, et les livres.
En effet, rien n’est lisible sans ces recharge d’autorisations. Ils pourraient tout de même en vendre un petit peu directement avec la musique, ils savent bien que si on en achète, c’est pour l’écouter !En ce qui concerne ces autorisations, la technologie n’est pas du tout au point…
Le paiement s’est fait sans problème (comme pas hasard…
par contre les recharges ne sont jamais apparues ni sur l’écran, ni dans la mémoire de mon portefeuille.
Bon, OK le paiement électronique est généralisé et au point depuis des années, mais ce n’est pas parceque j’ai mis à jour mon portefeuille à la dernière version
(version X comme 10 en chiffres romains, et comme l’année 2010que les systèmes d’autorisation ne doivent plus marcher !
Un technicien m’a résolu le problème en utilisant leurs fameux codes secrets dont plus personne n’ignore l’utilité maintenant. Même si les détracteurs
pensent que c’est un système d’espionnage, il sert tout de même à dépanner de nombreux cas ! C’est vrai que j’ai un doute tout de même, je ne sais pas ce qu’il a pu traficoter dedans. Et pire, quand mon portefeuille est connecté
aux systèmes d’accès à Internet, je ne sais pas qui peut fouiller dedans.Le technicien m’a dit que c’est un problème de format de dates, les bornes de recharges d’autorisations du magasin ne sont pas encore passées au format normalisé ISO8601, sans doute les derniers systèmes fonctionannt au format régional.
Heureusement, j’avais emmené l’extension balladeur de mon portefeuille, et après y avoir chargé les chansons, je les ai autorisées, grâce à ces satanées recharges d’autorisation.
Ca a marché, j’ai donc pu les écouter dans le métro. L’autorisation d’écouter est effectivement plus facile à utiliser sur cette nouvelle version X du portefeuille.C’est bizarre, c’est la première fois que ça m’arrive : en présentant mon portefeuille à la borne d’accès du métro, le balladeur s’est tout simplement éteind… Je suis donc resté bloqué dans le sas ! …et hop, encore une intervention technicien avec le code secret, décidément jour de malchance aujourd’hui…
Pire, en relançant la musique, j’ai vu qu’il m’avait grillé la recharge d’autorisation en cours ! Une de moins dans la catégorie musique, ce sont mes neveux et nièces qui ne vont pas être contents, un noël en famille, ça ne se fait pas sans musique.
Pire, je me suis rendu compte plus tard, que c’était toutes mes autorisations en cours qui étaient révoquées :
le roman que j’étais en train de lire a dû être réautorisé, idem pour les documentations et les news en cours de lecture !Il parait que ce problème avait déjà été identifié, analysé, et publié par un groupe de passionnés d’informatique. Suite à un procès démesurément médiatisé, ils avaient été condamnés pour piraterie, fraude, et “atteinte au secret de la propriété intellectuelle”. Ce problème n’a manifestement toujours pas été réparé, et les usagers du métro se font toujours sauter des autorisations…
Mon voisin m’a encore engueulé d’avoir acheté ce disque et la recharge d’autorisation. Il me parle toujours en des termes incompréhensibles :
TCPA, Palladium, DCMA, EUCD, CSPLA !
Que des mesures technico-légales liberticides d’après lui.TCPA et Palladium seraient des noms de technologies informatique de gestion et de restrictions de droits. …les recharges d’autorisations…
DMCA, EUCD, et CSPLA sont des lois qui empêchent la publication d’information sur les systèmes informatique afin d’éviter tout piratage, ou “contournement des droits”. …même quand il s’agit de trouver des failles dans le but d’améliorer le système…
Lui, il utilise encore un vieil ordinateur de 2003. A cette époque, il n’y avait pas encore de TCPA et Palladium. Pourtant il fait tout ce que je fais avec le mien.
Il utilise des logiciels de l’époque qu’il dit “Libres”. Il utilise, lit, écoute, et visionne tout ce qui est Libre. Il peut même librement les redistribuer, les copier, les échanger. Il dit que c’est une licence qui protège toutes ces oeuvres.
Peut-être devrais-je m’y plonger davantage.De plus, il peut développer et améliorer les logiciels qu’il utilise ! Pas de procès, puisque c’est le choix des auteurs de donner ces libertés aux usagers.
Pour les logiciels, ça me dépasse car trop technique, mais il parait que bien des artistes ont adopté ces licences pour leurs oeuvres.
En tout cas, la musique que j’achète est trop chère pour que je la copie ! Et de toute façon, des protections sont installées dans tous les modules, ce qui rend la chose impossible.
Rentré chez moi, j’ai pu télécharger l’album sur mon lecteur de salon pour un meilleur son. J’ai dû les réautoriser (normal, ce n’est pas le même lecteur), donc une recharge de plus gaspillée.
Ma borne informatique à peine démarrée, j’avais déjà un e-mail dans ma boite à lettre faisant état de la pré-reservation de 2 places de concert pour la venue ici des “2k bugs”. Facile à savoir puisque j’avais écouté l’extrait périssable,
acheté l’album et autorisé les chansons.
(et peut-être aussi savaient-ils que j’avais écouté la musique dans le métro grâce aux bornes d’accès…)Mais j’ai tout de même un petit peu peur…
…et si on s’était laissé enfermer quelques années plus tôt ?Richard, je t’écris cet e-mail pour te le demander :
est-ce que tout ça est une bonne chose ? Qu’est-ce qu’on aurait pu faire pour empêcher toutes ces restrictions et ces lois ?George
Le Droit D’Ecouter v0.4
Imaginez l’année 2010 si en 2003 on laisse passer l’EUCD/CSPLA.
Copyright (C) 2002 Nicolas “Nÿco” VERITE
Copyleft : cette oeuvre est libre, vous pouvez la redistribuer et/ou la modifier selon les termes de la Licence Art Libre. Vous trouverez un exemplaire de cette Licence sur le site Copyleft Attitude http://www.artlibre.org ainsi que sur d’autres sites.
Foire Aux Questions : http://artlibre.org/faq.php/index.html
Il était près de 18h et j'essayais de finir ma réunion le plus vite possible. Ce soir j'étais supposé passer chez mon grand oncle, il avait dit avoir quelque chose de très intéressant a me montrer, et généralement il ne disait pas cela à la légère. Mon oncle était un inventeur indépendant, il avait eu sa patente pour services importants rendus aux corporations. Et c'était aussi un collectionneur d'antiquités. Ce qu'il voulait me montrer ce soir pouvait donc tomber dans l'une ou l'autre de ses catégories, nouvelle invention bizarre jugée non protégeable par les analyseurs ou objet ancien acquis a prix d'or sur le marché noir." Et en cas de patente croisée ? On fait comment ?" me demanda M Herbu du service juridique “Parce que là il va quand même falloir investir une fortune, ne serait-ce que pour le blocage de l’idée au niveau mondial”. J’essayais de faire un rapide dessin sur le traceur de présentation, un bête graphe de résolution des brevets d’après les informations retournées par les analyseurs. La plupart des étapes de production de notre nouveau produit avaient été reconnus comme nouvelles, et les étapes moins originales avaient toutes étés validées avec le statut “suffisamment modifié” ou “utilisée dans un contexte reconnu comme novateur, sans interférence avec le champs des applications existantes.” Au niveau juridique donc, il ne devrait pas y avoir de problèmes.
Par contre l’explication pris du temps, la Semantic Corp avait déposé à son usage exclusif la plupart des schémas explicatifs simple et un certain nombre de modèles de graphes de dépendances. Dès que mes schémas prenait forme mon grapheur clignotait brièvement en rouge et le trait s’effaçait. Je du m’y reprendre a 5 ou 6 fois avant que le schéma soit suffisamment original pour être accepté par mon grapheur. Malgré le temps hallucinant qu’ils font gagner au niveau de la vérification des patentes et brevets, il y a des fois où je maudissais les analyseurs.Ce n’est finalement que vers 19h30 que je quittais la salle de réunion, et ce n’est pas avant 21h que l’auto-train me déposa devant chez mon oncle.
Celui ci m’attendais patiemment et il me servi un grand verre de cognac (il avait constitué des réserves importantes avant la normalisation des alcools).
“Qu’est-ce qu’y t’a retenu ?” me demanda-t-il.
“Un graphe de résolution juridique, impossible de tomber hors de schémas protégés avant le 6éme essai.” Je regrettais vite mes paroles. Mon oncle était un des derniers militant anti-analyseurs qui restaient. Et une discussion sur ce sujet avec lui tournait souvent au dialogue de sourds.
Immédiatement il enchaîna :
"Toujours pas convaincu du caractère nuisible des analyseurs ?
- écoute Ray (mon oncle s’appelle Raymond) sans les analyseurs, j’aurais peut-être pu faire mon graphe plus rapidement, mais les recherches d’antériorité sur les techniques utilisées par notre produit m’aurait pris des mois, voire des années.
- C’est uniquement parce que les analyseurs permettent de tout breveter, si les patentes et les brevets n’étaient pas à ce point facilités par les analyseurs, le nombre de choses protégées seraient infiniment réduit.
- Et le nombre de gens capables de fabriquer aussi, aucune entreprise en dehors des corporations ne pourrait faire les vérifications juridiques nécessaires à la création d’un produit.
- Tu confonds la cause et les conséquences. Les brevets jouent contre la concurrence beaucoup plus que les analyseurs ne la permettent. On ne compte plus les brevets triviaux !
- Les brevets triviaux sont annulés par les analyseurs, dès qu’un graphe a été reproduit plus de 500 fois par des entités distinctes le brevet devient trivial et sa valeur est annulée.
- Cela veut seulement dire que les 499 premières personnes a avoir fait ce graphe sont flouées, de plus les problèmes qui se présentent rarement mais ont des solutions triviales ne seront jamais reconnus comme ayant une solution triviale, du moins pas avant plusieurs années.
- Oui, c’est le défaut du système, mais comme tu le dis toi-même il ne peut se présenter que de façon exceptionnelle…
- Non le vrai défaut du système c’est de forcer les gens a faire et à refaire des graphes simples a l’infini, de façon plus tordue a chaque fois, on entraîne les gens a penser de travers.
- L’idée et la façon de l’exprimer sont deux choses complètement disjointes, un graphe permet de mettre en forme une idée, il ne change pas l’idée
- Oui mais la perception de l’idée qu’auront les gens en voyant ton graphe sera différente, devant un graphe complexe, tes auditeurs ou tes lecteurs auront l’image d’une idée complexe…
- C’est absurde, l’essence de l’idée reste simple et apparaît comme simple.
- Non, un produit simple t’effraierait aujourd’hui, tout ton esprit a été dressé à penser de façon compliquée sans jamais chercher à simplifier les choses, et ce depuis ton plus jeune age.
Je décidais de ne pas répondre, mon oncle et moi avions déjà eu cette conversation dix mille fois. Il ne semblait pas vouloir comprendre que les grapheurs et les analyseurs étaient la meilleure solution aux problèmes d’informations sur la propriété intellectuelle. A l’entendre on aurait pu croire que la notion même de propriété intellectuelle était le problème. Je décidais de laisser filer en sirotant doucement mon cognac.
“Tu ne voulais pas me montrer quelque chose ?” Dis-je après un instant de silence.
Il porta la main à la poche de son veston et en sorti un petit objet tout en longueur, un genre de petit cylindre qui finissait par un cône et dont la pointe noire/grise renvoyait de façon bizarre la lumière. Un peu comme si elle était à la foi en bois verni et en métal.
Il posa l’objet sur la table et sans dire un mot il me fit signe de le prendre. L’objet était léger, la pointe dure était assez pointue et semblait pouvoir être utilisée comme un outil. L’objet était en excellent état, son corps était en ce qui semblait être du bois peint, il était épais comme la moitié d’un doigt et long d’une dizaine de centimètres. Sur son corps on pouvait lire le nom de la marque frabriquante du produit et un numéro de série : 2-HB qui ajoutait encore a l’impression de valeur qui se dégage toujours des objets que me montrait mon oncle.Mon oncle me tendit alors une feuille de papier sans un mot fit mine de griffonner dessus avec un grapheurs invisible. Je le regardais incrédule, et il recommença son griffonnement fantôme et montrant l’objet que je tenais dans ma main du doigt.
“C’est un grapheur ?” demandais-je, il acquiesça doucement avec un léger sourire.
De plus en plus surpris je regardais l’objet, il était ridiculement petit, il ne disposait d’aucune antenne visible pour les communications avec les analyseurs, pas de chargeurs d’encre auto-certifiée non plus, pas de voyant de contrôle rien. Comment avait-on pu insérer toutes les fonctions d’un grapheur dans un objet aussi petit.
Je repensais au grapheur le plus petit que j’avais vu jusque là. Celui du directeur de notre service, il était consititué d’un gant d’une finesse impressionnante, le doigt d’écriture a peine différentiable des autres doigts. L’ensemble de l’électronique de transmission était déportée dans la coudière et le lien était constitué d’un fil a peine plus épais qu’un cordon audio certifié.Mais même ce chef d’oeuvre de technologie qui laissait pleine liberté de mouvement ne pouvait en aucun cas être comparé a l’objet que j’avais dans les mains. Tremblant je regardais l’objet dans mes mains, en me posant mille questions. Je décidais de répondre aux invitations de mon oncle et entrepris de dessiner le symbole de copyright sur la feuille qu’il me tendait. La pointe glissa sur le papier facilement en laissant une trace noire/grisée derrière elle. Une fois mon symbole fini, je levais la plume en attendant l’analyse inévitable qui allait gommer ce symbole réservé aux documents certifiés de ma feuille. Mais le grapheur ne clignota pas, l’encre ne s’effaça pas, et le copyright resta inscrit au beau milieu de la feuille. J’écrivis alors un couplet de la dernière chanson de T33, un couplet sur la nécessité du changement que j’affectionnais particulièrement. Je pu l’écrire sans efforts dans son ensemble. Et une fois de plus le trait resta en place. Je venais de faire deux graphes dont j’étais sur qu’ils étaient protégés tous les deux, et rien ne s’effaçait. Je regardais mon oncle éberlué.
"Ce grapheur a un crédit d’accès aux patentes illimité ? c’est un prototype c’est ça ? " demandais-je persuadé que cet appareil tombait sous le coup d’une dérogation exceptionnelle pour test.
"C’est beaucoup plus simple que ça», me dit mon oncle, “ce n’est pas un grapheur c’est un crayon a papier, il n’y a aucun dispositif de dialogue avec les analyseurs, et le trait n’est pas auto effaçable de toute façon. C’est du carbone, ça peut s’enlever, mais pas tout seul. Avec ce crayon tu peux dessiner et écrire tout ce que tu veux sans contraintes et sans limites, je te le donne.” Il enleva ses lunettes et les essuya avant de reprendre. “Je ne veux pas que tu penses comme les analyseurs t’y obligent, je veux que tu puisse suivre un raisonnement d’un bout a l’autre sur un papier sans être interrompu 20 fois par les bips de ton grapheur, je veux que tu puisses dessiner ce que tu veux sans devoir reprendre 20 fois tes schémas.”J’étais sous le choc, un grapheur capable de tout tracer. Je ne vous cache pas que par peur de me faire prendre en possession d’un tel objet j’ai failli le jeter plusieurs fois, dont au moins 3 en revenant de chez mon grand oncle. Et aujourd’hui encore je me cache pour m’en servir. Maintenant je fais tous mes schémas au crayon d’abord, comme ça même quand le grapheur me refuse un dessin, j’ai toujours un modèle qui me guide. Et je garde toujours un schéma simple sous la main pour me rappeler de ce que je voulais dire exactement. Parfois en jetant un �il sur mon schéma original dessiné sans contraintes et le schéma au grapheur je comprends ce que voulait dire mon Oncle.
C’était mon esprit même que je tordais à penser avec un grapheur.
Kha
Voilà, qu’en pensez-vous?